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Passagers du temps immobile
Nomades de l'infini

Il est une langue qui ne peut être entendue
que de ceux dont les yeux
reflètent l'âme assoiffée.
J'en ai croisé de vides, perdus ou furieux,
mais ceux là ont pour moi
la couleur du ciel tout entier.

J'avais jeté aux quatre vents
Le temps, les mots, les pas
Et puis moi, et puis toi
Qui verrait mes pas
Pas dans l'ordre évidemment,
L'ordre du temps
N'attend ni demain, ni hier
Car le secret du temps
C'est qu'il n'y en a pas,
Pas dans l'ordre évidemment.

Le présent dans les mains,
J'avançais tremblante et décidée,
A qui saurait lire, j'offrais
L'horizon en bouquet,
Les voici, mes nuits
Habillées de nos jours.

Je me coule dans l'ombre pour en goûter les parfums,
la multitude de tons dessine une étoffe ou les noirs bleutés
ont la beauté soyeuse d'un firmament ou d'un néant.
Noirs chauds et liquoreux, veloutés et palpitants
ou sombres et glacés comme un puits abandonné.
La trame murmure l'inconcevable,
et les volutes qui s'échappent en filaments lumineux
écrivent dans et hors du temps.
Lorsque je tend la main, l'étrange lumière vient s'enrouler
autour de moi avec une tendresse hypnotique.
Je souris au sublime piège, et me laisse glisser toute entière
Dans l'onde au parfum de sève.

entre nos abîmes de silence et demain
Il y a toujours ce pont jeté sur l'incertain. 
C'est ta liberté et c'est la mienne,
Aile contre aile 
Qui nous ramènera ou nous allions,
Sans appeau et sans drapeau. 
Vole! albatros! le ciel t'appartient déjà.

L'étrange machine grinçait, laissant entrevoir les rouages luisants actionnant les milliers de portes ouvertes sur le néant .Quelques unes laissaient passer une lumière ténue. Peindre d'abord l'ombre pour tenter d'apercevoir l'improbable lumière. Clair obscur, addition, soustraction, élimination . Le néant qui se pare de couleurs prétendument chatoyantes. Pale imitation. Pour être capable d’imiter, il faut comprendre la version originale , et si on la comprend , nul besoin de l'imiter. Ériger le mensonge en vertu; rêve de pantins grotesques . Je regarde encore , puisqu'il m'est donné de voir... Je préfèrerai ne pas voir ni entendre d'ailleurs . Ce brouhaha me fatigue et obstrue le peu de soleil qui existe encore . N.R

Ils ont appris les mots, Mais non leur signification, Ils disent : "coeur"

Et croient le toucher... Mais non ,

ils caressent seulement l'illusion d'aimer...

et souffrent,

de ne trouver

sous leur main,

que le vide qu'ils ont désiré...

.La poésie c'est le silence de l'univers qui te répond avec les perles du coeur enveloppées dans du papier de soi. A la table des poètes on a effacé les murs du temps et le murmure des conversations silencieuses rebondit soudain comme une ondée de printemps dans l'espace. Etre présent infiniment c'est entendre l'inaudible parfum de la vie.

 Les poètes tissent l'aurore !
Source des origines,
Vive et claire;
Quand les trames de la nuit
Espèrent la mort des muses
Le matin se lève, 
Et toute son armée 
Qui porte en elle
les chemins de vie.

C'est lumière sombre de l'âme
Qui fait se fourvoyer
Et croire grand
Ce qui n'est que vulgaire
Encore faut il
Avant que d'aimer
Renoncer à cette idée
Consentir à perdre
Ce qui jamais n'a existé
Pour enfin percevoir
Et sans ombre
​

Ce lumineux
Non reflet de soi.

​

Passagers du temps immobile, nomades de l'infini...

Une aile d'azur
L'autre de rêve,
Couvrant la peine
De leur tendre duvet,
Les oiseaux liberté
Ont chanté
Le cantique d'éternité

L'absurde et le néant

Le néant:     C'est absurde.
L'absurde:   C'est pourtant bien réel.
Le néant:     Je n'y crois pas , tu es absurde, que sait tu du réel ?
L'absurde:   Je me fous de ce que tu pense, le néant qui donne des leçons de réalisme maintenant ! on aura tout vu ... le néant n'est fait ni pour croire ni pour concevoir, puisqu'il n'est pas.
Le néant:     Comment puis-je ne pas être, puisque je suis... néant .
L'absurde:    Parce que tu le dis.
Le néant:     Donc, si je te suis ... il me suffirait de penser que je suis pour être. Mais être quoi ? néant ? c'est absurde .
L'absurde:    Ca dépend...​

Le néant:     De quoi ?​​

L'absurde :   Si j'y crois

Sourire du jour:
je vois passer aux ronds points
des enfants rieurs caracolants sur leur bicyclette
dans un joyeux salut ,
et une petite fille venue d'une île m'offre son sourire
pour accompagner ma bière, 
des cœurs d'enfants tendent des éclats de rires,
des sourires, des calins, des soupirs
et des chagrins cousus main,
les voici nos nuits habillées de nos jours,
Et nous, amis, tout autour.

Las de reculer
En avançant
L'horizon s'est assis
A la terrasse d'un café
Quelques gouttes
Amères et brulantes
Douces et sucrées
Puis s'est levé
Emportant comme trésor
Le soleil caché
Qui l'avait frôlé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je me vautre dans ton âme avec délices,
Quand je suis entrée, la lumière était éteinte,
Je ne me suis pas méfiée,
D'habitude la maison est vide
Et je ne risque pas d'être vue.
Un vrai regard, un regard vivant je veux dire,
C'est plutôt rare n'est ce pas ?
La pénombre est si chaude et si douce,
Que ma volonté s'enfuit me laissant là.

​

Il est des aurores qui fleurissent comme le sang des esclaves enchaînés,
et des crépuscules qui libèrent les entraves des âmes tourmentées.
Et leurs mains battent la mesure de leur destin,
tandis qu'accroupis, incertains,
leurs yeux dessillés
contemplent de nouveau les possibles lueurs de l'aube .

Les passants​

Eux, qui en moi,​
Voient ce qu'ils s'imaginent que je suis.​
Et moi, qui les regarde,​
Tels qu'ils voudraient être.​
J'avance donc en riant,​
Et les bras pleins​
Des présents qu'ils n'ont pas voulu.​
Leurs yeux étranges,​
Ne reflètent que le vide.​
De temps à autre,​
Et par ennui,​
Je tente d'en retenir un.​
Mais souvent,​
Ne me reste dans les mains,​
Que les oripeaux​
Dont ils se débarrassent, ravis,​
Pour glisser plus vite​
Dans l'ombre.​
J'ai froid, soudain,​
Et me revoici​
Pleurant sur une tombe.​
Au dernier, j'ai laissé​
Le plan de la route,​
Et quelques provisions.​
Je n'en avais plus besoin,​
Et il m'avait prêté l'encre.​
Jeté l'échelle dans le trou,​
Et suis partie,​
Comme à l'accoutumé.​
De loin en loin,​
Des yeux d'enfants​
Brillent comme des étoiles.​
Dans leurs mains en coupe,​
Je dépose les bonbons.​

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